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Gestion de patrimoine et abus de droit : l’exigence d’un conseil renforcé
Le 16/04/2019
Une attention particulière doit être portée en gestion de patrimoine à un texte spécifique voté dans le cadre de la loi de finances pour 2019 en matière de procédure de contrôle fiscal.
Il s’agit de la nouvelle procédure permettant à l’administration d’écarter comme abusifs les montages poursuivant un but principalement fiscal.
Ce nouveau dispositif improprement appelé « mini-abus de droit » est en définitive une extension du dispositif déjà existant d’abus de droit. Ce dernier restait d’application limitée en raison de l’exigence de prouver pour sa mise en œuvre le but exclusivement fiscal des opérations remises en cause par l’administration.
Le nouveau dispositif doit être regardé avec attention au regard de stratégies de transmission de patrimoine pour lesquelles une économie fiscale cohabite bien souvent avec d’autres objectifs patrimoniaux.
Les professionnels de la gestion de patrimoine ont manifesté leurs inquiétudes sur l’insécurité juridique susceptible d’être provoquée par ce nouvel instrument de contrôle fiscal.
Un communiqué du ministère de l’Action et des Comptes publics en date du 19 janvier 2019 a précisé que la nouvelle procédure d’abus de droit ne remettrait pas en cause les stratégies de transmission anticipée de patrimoine, telles que les donations avec réserve d’usufruit, « sous réserve bien entendu que les transmissions concernées ne soient pas fictives ».
Dans un deuxième communiqué publié dans le JO Sénat le 13 juin 2019, le ministère de l’Action et des Comptes publics a confirmé et complété sa position : « Le nouvel article L. 64 A du livre des procédures fiscales (LPF), permet à l'administration d'écarter comme ne lui étant pas opposables, les actes qui, recherchant le bénéfice d'une application littérale des textes ou de décisions à l'encontre des objectifs poursuivis par leurs auteurs, ont pour motif principal d'éluder ou d'atténuer les charges fiscales que l'intéressé, si ces actes n'avaient pas été passés ou réalisés, aurait normalement supportées eu égard à sa situation ou à ses activités réelles. Afin de répondre aux craintes exprimées sur ce nouveau dispositif, il est précisé que l'intention du législateur n'est pas de restreindre le recours aux démembrements de propriété dans les opérations de transmissions anticipées de patrimoine, lesquelles sont, depuis de nombreuses années, encouragées par d'autres dispositions fiscales. À cet égard, il peut être constaté notamment que les articles 669 et 1133 du code général des impôts (CGI) qui, respectivement, fixe le barème des valeurs de l'usufruit et de la nue-propriété d'un bien et exonère de droits la réunion de l'usufruit à la nue-propriété, n'ont pas été modifiés. Ainsi, la nouvelle définition de l'abus de droit telle que prévue à l'article L. 64 A du LPF n'est pas de nature à entraîner la remise en cause des transmissions anticipées de patrimoine et notamment celles pour lesquelles le donateur se réserve l'usufruit du bien transmis, sous réserve bien entendu que les transmissions concernées ne soient pas fictives. L'administration appliquera, à compter de 2021, de manière mesurée cette nouvelle faculté conférée par le législateur, sans chercher à déstabiliser les stratégies patrimoniales des contribuables. Enfin, les précisions sur les modalités d'application de ce nouveau dispositif vont être prochainement apportées en concertation avec les professionnels du droit concernés. »
Ainsi, le mini abus de droit institué par la dernière Loi de finances ne devrait pas – par principe et de manière générale – remettre en cause cette pratique de la donation de la nue-propriété.
Sanctions de l’abus de droit
En cas d’abus de droit, le contribuable est assez lourdement sanctionné. Il risque une majoration de 80% des sommes dues dite « de droit commun » qui s’applique en cas d’abus, mais qui peut être réduite au taux de 40% s’il n’est pas établi que le contribuable sanctionné a eu l’initiative principale ou a été le bénéficiaire principal de la manœuvre dénoncée.
Application par la jurisprudence
L’ancienne jurisprudence en la matière qui sanctionnait les donations avec réserve d’usufruit ayant exclusivement un objectif d’optimisation fiscale devrait aussi être modifiée.
Quoiqu’il en soit, pour éviter toute rectification fiscale, il est utile non seulement de s’assurer que les actes en eux-mêmes ne sont pas fictifs, mais également que la gestion « normale » qui est attendue en conséquence de ceux-ci soit également réelle. A défaut, la qualification d’abus de droit pourrait être recherchée par l’administration fiscale.
La procédure d’abus de droit demeure toujours encadrée pour l’administration qui doit :
■ d’une part, apporter la preuve d’un but fi scal des opérations, jusqu’ici exclusif désormais principal ;
■ et, d’autre part, démontrer que le montage mis en place va à l’encontre des objectifs du législateur.
Délivrer un conseil en gestion de patrimoine devient encore plus exigeant car au-delà de la connaissance des textes et dispositifs applicables, il est plus que jamais nécessaire de connaître les objectifs poursuivis par le législateur. S’assurer du respect de ces objectifs constituera un bouclier anti-abus de droit.
Nous avons pu constater ces dernières années que les outils informatiques mis en place par l'administration fiscale lui permettent un contrôle sans intervention humaine, via les algorithmes et l'intelligence artificielle. De ce fait, les redressements pleuvent !
Nous avons vu des redressements s'effectuer en conséquence sur des personnes dont certaines sont de toute bonne foi, à l'occasion bien souvent, d'une succession, la personne décédée, souvent âgée, n'ayant pas géré son patrimoine comme il le fallait et n'ayant pas déclaré les impôts en conséquence, ISF notamment.
Avec une fiscalité incroyablement compliquée, la longévité accrue de la vie, comment penser raisonnablement que l'on peut encore se contenter de ne rien faire et ne pas décider d'anticiper ?
Un bilan successoral/transmission s'impose dans tous les cas pour déterminer où se trouvent les risques et quelles sont les améliorations à apporter.
Actifs immobiliers et actifs financiers : le bon équilibre
Le 16/04/2019
La question de l’équilibre entre patrimoines immobilier et financier est devenue incontournable dans le contexte actuel.
Au-delà de la question économique du risque de taux et de l’arrivée éventuelle d’un cycle baissier des marchés immobiliers, la question est d’ordre fiscal.
En effet, la détention immobilière est pénalisée fiscalement en comparaison à la détention d’actifs financiers. Cependant, il ne s’agit pas de céder tout son patrimoine immobilier : certains biens restent pertinents à conserver ou à intégrer dans une stratégie patrimoniale, alors que d’autres pourraient être arbitrés au bénéfice d’enveloppes financières.
Les biens pertinents à intégrer dans sa stratégie
On retrouve parmi ces biens deux catégories principales.
En premier lieu, les biens affectifs ou d’usage, telle que la résidence principale. Ces biens trouvent incontestablement leur place dans le patrimoine, tant ce qui motive leur détention est déconnecté de toute considération de valorisation économique et de rentabilité, puisqu’ils ne produisent aucun revenu et sont souvent destinés à rester dans la famille.
En second lieu, les investissements locatifs présentent un intérêt, à condition qu’ils servent à développer un patrimoine immobilier grâce à un effet de levier financier ou fiscal. L’effet de levier financier est en général apporté par la dette contractée pour l’acquisition et plus particulièrement par les échéances de prêt couvertes par les loyers. L’effet de levier fiscal est quant à lui issu de l’investissement lui-même. Il s’agit des déficits créés (travaux, intérêts d’emprunt...), mais également des réductions d’impôt ou d’avantages fiscaux obtenus dans le cadre d’un dispositif légal de défiscalisation. C’est le cas, par exemple, des investissements en déficit foncier, Malraux, Monuments historiques, ou encore Pinel.
Les biens à arbitrer
Les biens issus d’un patrimoine immobilier locatif mature, c’est-à-dire qui ne bénéficient plus d’effet de levier, doivent faire l’objet d’une réflexion en vue de leur cession, tant leur détention est devenue pénalisée. Les revenus fonciers sont aujourd’hui les revenus du patrimoine les plus taxés. Non concernés par la flat tax, ils sont taxés au barème progressif de l’impôt sur le revenu (jusqu’à 45 %) ainsi qu’aux prélèvements sociaux, au taux global de 17,2 %. Lorsqu’on ajoute la taxe foncière, l’impôt sur la fortune immobilière (pour les contribuables concernés), mais également les contraintes de gestion de ces biens liées aux locataires ou à l’entretien du bien, la nécessité de les vendre pour les arbitrer vers un patrimoine financier devient évidente. Bien souvent, ces arbitrages permettent également de renforcer la liquidité de son patrimoine et d’envisager dans bien des cas des donations aux enfants, voire aux petits-enfants, afin de favoriser leur établissement dans des conditions maitrisées.
Votre conseiller AVENIR & SERENITE PATRIMOINE se tient à votre disposition pour initier cette réflexion d’ensemble puis analyser au cas par cas.
Déclaration IR 2019 : vos placements financiers
Le 09/04/2019
Pour la première fois cette année, vous avez le choix entre une imposition de vos gains financiers au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% ou au barème progressif. Nos conseils pour cocher la bonne case et ne pas payer un euro de trop.
Si vous pensez que l’année blanche vous dispense de faire votre déclaration (en 2019) de revenus 2018, vous avez tort. Cette année encore, vous allez devoir déclarer l’ensemble de vos revenus de l'année précédente.
Et ce, même si la plupart de ces revenus 2018 ne seront pas imposés. Avec la mise en place du prélèvement à la source, vous payez en effet, en 2019, l'impôt sur vos salaires, pensions de retraite et revenus locatifs touchés en 2019 (sur la base d'un taux calculé à partir de vos revenus 2017).
Mais d’autres, comme les revenus des placements financiers, restent taxables en 2018 !
Vous avez probablement constaté que depuis le 1er janvier 2018, le prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou "flat tax" s’applique d’office à l’ensemble de vos revenus financiers, hors plus-values mobilières et revenus perçus dans un PEA. Dividendes et intérêts vous ont été versés nets d’impôt. Un prélèvement forfaitaire de 30% s’est appliqué, à la source, dont 12,8% au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2% au titre des prélèvements sociaux.
Pour les plus-values sur titres, c’est différent. Le PFU ne s’applique qu’après déclaration des plus-values, afin de tenir compte, le cas échéant, des moins-values réalisées en cours d’année ou celles en report.
Quand opter pour une imposition au barème progressif
L’arrivée de la flat tax est plutôt une bonne nouvelle pour les contribuables imposés dans les tranches élevées du barème. Afin de ne pas pénaliser les autres contribuables, notamment les personnes non imposables, le législateur permet aux contribuables de choisir une imposition au barème progressif qui permet de conserver :
- l’abattement de 40% sur les dividendes
- les abattements pour durée de détention (pour les titres acquis avant le 1er janvier 2018)
- la déductibilité de la CSG à hauteur de 6,8%.
L’option s’effectue lors de la déclaration de revenus.
Vous pouvez trouver sur Internet des tableaux comparatifs entre la flat tax et l’imposition au barème progressif en fonction de la nature du revenu (intérêt, dividende, plus-value).
Mais les épargnants n'ont rarement qu’une seule catégorie de revenu. La flat tax pourra s’avérer plus intéressante pour les dividendes et moins intéressante pour les plus-values (du fait de l’abattement pour durée de détention).
Or l’option est globale. Vous ne pouvez pas choisir la flat tax pour les dividendes et le barème progressif pour les plus-values. Le choix est donc complexe.
Vous avez tout intérêt à faire des simulations en utilisant l’outil mis en place sur le site impot.gouv.fr en accès libre. Vous devez dans un premier temps renseigner toutes les cases relatives à vos revenus, sans cocher la case 2 OP (réservée à l’option pour le barème).
La calculette vous indique le montant dû en tenant compte de l’imposition à la flat tax. Dans un deuxième temps, vous renouvelez l’opération en cochant la case 2 OP et vous comparez les deux résultats obtenus.
Astuces à connaître pour vos simulations
Il est préférable d’utiliser le simulateur " Modèle complet" qui permet d’indiquer les abattements pour durée de détention applicables, le cas échéant à vos plus-values sur actions.
Pour obtenir la case 2OP, il est nécessaire d’indiquer que vous avez des revenus de capitaux mobilier (intérêts et dividendes) même si vous ne déclarez que des plus-values sur titres.
Enfin n’oubliez pas qu’une option pour le barème progressif aura pour effet d’augmenter le taux de prélèvement à la source qui sera calculé à l’issue de votre déclaration de revenus.
Bon à savoir : l’option ne vous engage pas dans la durée. Vous serez libre de changer d’avis l’année prochaine.
Pouvoir d'achat : les seniors actifs sont fragiles
Le 05/04/2019
Plus encore que les retraités, ce sont les seniors actifs qui se retrouvent fragilisés financièrement dans la conjoncture actuelle, en raison notamment de leur précarité professionnelle et de l’augmentation de leurs charges.
Au cours des derniers mois, on a beaucoup entendu l’inquiétude des retraités face à la dégradation de leur pouvoir d’achat. Et de fait, ils sont 80% à estimer qu’il a baissé au cours des 12 derniers mois, selon un sondage publié par la société de crédit Cofidis (1), et 70% à anticiper que cela restera le cas au cours des 12 prochaine mois. Mais c’est une autre catégorie d’aînés qui apparaît la plus fragilisée dans la conjoncture actuelle : les seniors actifs, c’est-à-dire les plus de 50 ans qui ont un travail ou qui en cherche un.
47% des seniors actifs expliquent en effet avoir du mal à boucler leurs fins de mois, contre 33% des retraités. Ils sont ainsi un tiers à avoir été à découvert au cours des 12 derniers mois et 72% à avoir renoncé à des projets ou achats importants. 12% d’entre eux ont même dû emprunter de l’argent à leur entourage.
1 604 euros de charges incompressibles par mois
Comment expliquer que les seniors actifs se retrouvent plus fragilisés financièrement que les retraités, alors même que le départ à la retraite s’accompagne en général d’une baisse assez nette des revenus ? Ils sont d’abord touchés par la précarisation du marché du travail, qui s’accentue avec l’âge : en France, seul un senior actif sur deux a effectivement un emploi.
Ils ont ensuite plus de charges. Un senior actif sur 3 a encore des enfants à charge, contre 3% des retraités. Ce qui a notamment un impact sur leur budget logement (450 euros mensuels en moyenne, contre 221 euros pour les retraités). Résultat : les dépenses incompressibles (logement, alimentation, impôts, santé, énergie et transports) pèsent ainsi plus lourd sur le budget des seniors actifs (1 604 euros par mois, soit 64% de leurs revenus) que sur celui des retraités (1 487 euros, 56%).
Si, si , vous pouvez changer d'assurance-vie !
Le 05/04/2019
Vous avez entendu, comme moi, le débat sur la transférabilité des contrats d'assurance-vie.
Ce débat m'a rendu perplexe...
Pourquoi transférer un contrat alors que l'on peut simplement clôturer l'ancien et en ouvrir un nouveau ?
L'évolution majeure de la fiscalité de l'épargne décidée en 2017 semble passer inaperçue.
Pourtant, elle ouvre singulièrement la concurrence entre acteurs si elle est bien comprise des assurés. Pour ceux-ci, l'obstacle principal au transfert ou à la diversification de leurs avoirs tient à l'avantage lié aux « vieux » contrats, surtout s'ils ont dépassé la barre des 8 ans. Ces derniers autorisent en effet des rachats à coût fiscal faible ou nul. Il n'est donc pas tentant de choisir un nouveau contrat pour lequel il faudrait reconstituer cette ancienneté d'au moins 8 ans.
C'est là où la nouvelle fiscalité change la donne. Désormais, avec un taux d'imposition sur le revenu des produits limité à 12,8 % dès l'ouverture d'une assurance-vie (au lieu de 35 % ou du barème de l'IR avant 4 ans auparavant), la perte de l'avantage fiscal lié à un vieux contrat est peu sensible. Et d'autant plus en cas de gros placement à effectuer, puisqu'au-delà de 150.000 euros les nouveaux versements n'ont même plus droit au taux réduit de 7,5 % sur leurs produits après 8 ans. Quant aux prélèvements sociaux, s'ils ont été relevés au taux de 17,2 %, c'est un non-sujet pour les fonds en euros puisqu'ils sont prélevés chaque année sur les contrats : il n'y a donc pas de « stock » de plus-values à purger à ce titre.
Attraction renforcée
L'attraction d'un nouveau contrat est donc bien plus forte qu'auparavant : il suffit d'un écart de quelques centièmes ou dixièmes de point de rendement en plus pour préférer un nouveau contrat à celui qu'on détient de longue date mais dont la performance est moindre.
Et s'agissant des montants placés sur ce contrat dont on ne voudrait plus, il est possible de les faire diminuer sans impôt chaque année à hauteur de l'abattement de 4.600 euros. Et même bien davantage si, là encore, la part des plus-values à imposer est modeste et si la taxation de sortie est plus que compensée par les gains attendus du changement.
Une large partie de l'encours pourrait donc changer d'assureur ou même basculer vers d'autres produits d'épargne, qui sont désormais (à peu près) tous logés à la même enseigne des 12,8 % d'impôt sur le revenu.
Même sans transférabilité totale, la nouvelle fiscalité en vigueur permet en tout cas largement le jeu de la concurrence en assurance-vie.
Le seul bémol que j'apporterai est celui des contrats souscrits avant 70 ans pour les personnes aujourd'hui âgées de plus de 70 ans, si tant est dans leur cas que la transmission soit leur objectif principal.Si ce n'est pas le cas, elles ont intérêt, comme les plus jeunes, à changer de contrat.
Dans tous les cas, parlez-en à votre conseiller AVENIR & SERENITE PATRIMOINE, par téléphone au 09 81 48 61 15 ou par mail.
Le prix moyen d’une transaction immobilière à Paris approche les 500 000 €
Le 03/04/2019
Conséquence de l’envol des prix du m2 parisien, qui dépasse pour la 1ère fois 10 000€, la gentrification se poursuit dans la capitale
Pour la première fois, pour les ventes réalisées par le réseau Century 21, le prix au m2 parisien atteint 10 005€ en moyenne au 1er trimestre 2019 (soit une hausse de 62,5% en 10 ans).
De leur côté, les notaires du Grand Paris ont constaté dans la capitale un prix moyen au m2 de 9610€ en janvier 2019, et selon leurs prévisions basées sur des avant-contrats, il devrait atteindre 9790€ en mai 2019, soit une hausse de +6,3% en un an à Paris, où le nombre de transactions recule fortement : - 7% au début de l’année 2019. En banlieue, les notaires observent une hausse de 4% sur un an du prix des maisons anciennes, tendance qui se renforce en petite couronne : +6,2% (avec un nombre de transactions qui continue d’augmenter légèrement de 2% l’an).
Conséquence des prix élevés, les Parisiens achètent plus petit, comme en témoigne la baisse de la superficie moyenne des biens immobiliers acquis : 48,3m2 contre 49,6m2 au 1er trimestre 2018. Pour autant, le montant moyen de transaction chez Century 21 est au plus haut, à 483 261€, soit près de 30 000€ de plus qu’il y a un an. Et le nombre de transactions recule de 2,6% en un an.
A noter également, la part croissante de l’investissement locatif dans la capitale qui représente 29,4% des achats (+17,1% en un an). La tendance se vérifie aussi au niveau national avec une proportion des achats de 26,6%, ce qui montre que les Français voient l’immobilier comme une valeur refuge, estime Century 21.
Communiqué de presse de Century 21 du 1er avril 2019, communiqué Notaires du Grand Paris du 28 mars 2019
Epargne, retraite, loi Pacte...
Le 02/04/2019
La réforme de l’épargne retraite en deux mots ? « Bon courage ! » Selon un sondage réalisé pour le Cercle des Epargnants, les Français s’y désintéressent, et continuent de ne jurer que par l’assurance vie pour s'assurer des revenus complémentaires.
Le volet épargne et retraite de la loi Pacte a, pour simplifier, deux objectifs : encourager les Français à placer leur argent sur de l’épargne plus longue et plus risquée, pour mieux financer l’économie ; et les inciter à placer leur épargne sur des produits de retraite par capitalisation, pour soulager le système de retraite par répartition, qui va par ailleurs subir une profonde réforme dans les prochains mois. Vis-à-vis de ces deux ambitions, une enquête Ipsos pour le Cercle des Epargnants réalisée auprès d’un millier de Français, montre que le ministre de l’Economie a du pain sur la planche.
Plutôt travailler vieux qu’épargner jeune !
Premièrement, le risque n’est toujours pas l’ami des épargnants. Ils sont un peu plus nombreux que l’année dernière à déclarer préférer un placement qui rapporte plus mais est plus risqué (21%, +6 points sur un an), mais les taux très bas les incitent davantage à investir dans l’immobilier (14% des répondants, + 3 points) que sur des produits financiers plus risqués (9%, +2 pts).
Deuxièmement, les actifs ont beau être inquiets pour leur niveau de vie à l’heure de leur retraite, ils ne sont que 19% à épargner régulièrement pour leur retraite, et 36% quand ils le peuvent. Soit 55%, deux points de moins qu’en 2017. Pour s’assurer un revenu complémentaire, ils sont plus nombreux (29%) à envisager de continuer à travailler après avoir atteint l’âge légal de la retraite qu’à épargner régulièrement.
Troisièmement, quand ils le font, leur choix se porte massivement sur l’assurance vie, le meilleur produit selon eux (à 44%) pour l’épargne retraite. Le PERP n’arrive qu’en 3e position (12%), après le livret A.
Un long chemin à parcourir avant de réussir à changer les habitudes
Pour le gouvernement, l’enjeu de la loi Pacte consiste à rendre les plans d’épargne retraite plus attractifs (en créant un produit unique pour toutes les sources de versements), et à inciter fiscalement les épargnants à transférer leur assurance vie sur ce nouveau produit. Et le challenge est de taille. Car avant même de convaincre, il faudra informer et faire preuve de beaucoup de pédagogie.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : d’une part, seul un quart des répondants au sondage déclarent suivre l’actualité des produits financiers et 58% ne s’intéressent pas du tout au sujet des placements. D’autre part, moins d’un Français sur cinq a déjà entendu parler du volet épargne de la loi Pacte. Même parmi ceux qui s’intéressent au sujet de l’épargne, moins d’un tiers est au courant de ce qui se trame dans le projet de loi.
Si vous lisez notre blog, c'est que vous n'en faites pas partie. Et vous avez raison car faire l'autruche n'a jamais permis d'avancer bien loin !
Ensuite, il faudrait convaincre les Français de surmonter leur aversion aux produits à risque de perte en capital. « Il y a la crainte de l’effondrement de la Bourse, mais aussi toujours l’espoir d’échapper à la baisse des pensions », explique Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut Ipsos France.
Enfin, ce sera une gageure de leur faire accepter de placer leur argent sur un produit dont la raison d’être est une sortie en rente. « Pour ceux qui constituent une épargne, la sortie en capital, cette dimension de liberté, de souplesse et de choix individuel, compte beaucoup. La préférence pour la sortie en capital est très importante », explique Valérie Plagnol, présidente du Cercle des Epargnants. « Quand on crée un produit, il faut qu’il s’installe dans le paysage, et qu’il soit maintenu sur la durée, grâce à une sanctuarisation réglementaire et fiscale, avant de se développer. Ce qui a été la grande force de l’assurance vie », conclut Valérie Plagnol.
Immobilier ancien : nouveau dispositif défiscalisant
Le 01/04/2019
Nouveauté 2019, le dispositif Denormandie offre une réduction d'impôt aux personnes qui rénovent un logement dans un quartier ancien dégradé en centre-ville. Les travaux doivent représenter au moins le quart du coût total de l'opération.
Une nouvelle réduction d'impôt est née dans l'immobilier. C'est le dispositif Denormandie, du nom à l'actuel ministre* chargé de la Ville et du Logement. L'avantage fiscal, équivalent à celui du régime Pinel, concerne les personnes qui engagent, entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2021, une opération de rénovation d'un logement acheté dans un quartier ancien dégradé en centre-ville en vue de le louer. Par cette nouvelle incitation fiscale, les pouvoirs publics espèrent associer les investisseurs privés à l'amélioration de l'habitat insalubre. Mais la mise en place de ce dispositif inédit pour le logement ancien s'inscrit aussi plus largement dans la politique de revitalisation des centres-villes. Il est d'ailleurs réservé aux biens situés dans les centres anciens des 222 villes du plan Action Coeur de ville et dans certaines communes ayant signé une opération de revitalisation du territoire (ORT).
Une extension du Pinel pour le logement ancien dégradé
Variante du dispositif Pinel, le Denormandie accorde à l'investisseur une réduction d'impôt (RI) de 12, 18 ou 21 % sur le montant total de l'opération (achat et travaux) à condition qu'il loue le bien vide durant 6, 9 ou 12 ans en tant qu'habitation principale et qu'il respecte des conditions de loyer et de ressources des locataires (les mêmes que pour Pinel, même calcul de l'avantage fiscal).
Les travaux de rénovation doivent être réalisés par une entreprise et représenter au moins 25 % du total de l'opération, le tout dans la limite d'un plafond de 300 000 €.
Cette réduction d'impôt peut bénéficier aux contribuables fiscalement domiciliés en France au moment de l'investissement qui font rénover le bien, comme à ceux qui achètent le logement à un promoteur qui a déjà fait rénover le bâtiment.
Prime à la performance énergétique
Pour être éligibles au dispositif, non seulement les travaux doivent représenter au moins un quart du coût total de l'opération (le tiers du prix d'achat du logement seul), mais ils doivent aussi avoir un impact sur la performance énergétique du bien.
La rénovation engagée doit ainsi :
- soit conduire à une amélioration de la performance énergétique du logement d'au moins 30 % ;
- soit comporter 2 types au moins de travaux parmi les 5 suivants : changement de chaudière ; isolation des combles, des murs, des fenêtres ; changement de production d'eau chaude.
Ne pas acheter trop cher
L'objectif de défiscalisation ne doit pas occulter la rentabilité de l'opération. Si, pour bénéficier de la réduction Denormandie, l'investisseur est tenu de choisir un bien situé dans une ville éligible, il n'en reste pas moins, en effet, que certaines offrent une meilleure rentabilité que d'autres.
Il faut bien entendu privilégier les villes où il sera plus facile de trouver - et de conserver - un locataire, afin de limiter le risque de vacance locative. Attention au risque de moins-value à la revente dans des villes économiquement peu dynamiques, voire sinistrées. Et pour cause, le dispositif Denormandie vise justement à leur redonner une certaine attractivité.
Selon le site MeilleursAgents, 147 villes offriraient une bonne rentabilité avec des risques limités, Limoges en tête avec une rentabilité annuelle de 9,3 % (pour un achat au comptant). Pour un investissement de 100 000 € à crédit, on pourrait atteindre 3 % de rentabilité (avant avantage fiscal) dans les 20 meilleures villes.
Petit budget ne signifie pas petit investisseur !
À noter que les villes éligibles au dispositif Pinel ne sont pas les mêmes que celles visées par le dispositif Denormandie, réservé pour l'essentiel à des villes de province où l'immobilier ancien est globalement assez peu cher (par rapport aux zones Pinel). Situées principalement en zone B2, ce sont des zones non tendues donc beaucoup plus risquées ! Le risque de vacance locative est à appréhender dans le prix d'acquisition ! A réserver aux investisseurs aguerris, capables de supporter une perte en capital.
L'avantage fiscal
Vous achetez un bien au prix de 150 000€ dans lequel vous réalisez 50 000 € de travaux, soit un coût total de 200 000 €.
Une location pendant 12 ans vous ouvrira droit à une réduction d'impôt (RI) au taux de 21 %, soit 42 000 € au total (200 000 x 21 %), ce qui correspond à 4000 €/an pendant 9 ans, puis 2000 €/an pendant 3 ans.
Si vous louez 9 ans, vous bénéficierez d'une RI au taux de 18 %, soit 36 000€ au total (200 000 x 18 %), soit 4000€ par an.
Pour une location de 6 ans, vous bénéficierez d'une RI au taux de 12 %, soit 24 000€ au total (200 000 x 12 %), 4000€ par an.
Attention à ne pas faire n'importe quoi, l'avantage fiscal ne doit pas aveugler ; il faut faire une étude approfondie du marché avant de s'engager. Fermetures de maternités, de classes, voire d'écoles, mort du commerce local, les "gilets jaunes" nous ont fait comprendre ce qu'il en était des petites villes ! Si rien n'est fait sur le plan local par les élus, inutile de s'engager, ces villes ne vont se redresser toutes seules !