La succession d'une personne est déterminée par les règles de la « dévolution légale », qui fixent, entre autres, l'ordre des héritiers : si je décède, qui va hériter en premier, et à quelle part de mes biens aura-t-il droit? Ces règles ne sont pas toujours satisfaisantes, notamment pour protéger certains héritiers ou certains biens. Si, par exemple, je me marie ou remarie sur le tard et que je n'ai aucun descendant, comment m'assurer de mon vivant que mes biens reviendront à ma propre famille (mes frères et soeurs, ou mes neveux et nièces), après le décès de ma nouvelle épouse? « Contrairement à une idée répandue, mais fausse, dans ce dernier cas, les biens du mari ne retournent pas dans sa famille, mais sont légalement transmis aux héritiers de l'épouse ». Les libéralités graduelles ou résiduelles permettent, justement, de modifier le cours de la dévolution légale, en adaptant la transmission à ce qui est souhaité.
Graduelle : je transmets un ou plusieurs biens à un bénéficiaire (par exemple, mon conjoint), qui a la double charge de les conserver sa vie durant, et de les transmettre à son décès à un second bénéficiaire que je choisis (par exemple, un neveu).
Résiduelle : le premier bénéficiaire n'est pas obligé de conserver les biens, mais de transmettre au deuxième bénéficiaire, à son décès, ce qui restera des biens reçus. Dans les deux cas, il y a un avantage fiscal.