1 – Les banques et les autres
Selon l’ACPR, les banques rémunèrent leurs fonds en euros à 1,71% en 2018, contre 2% en moyenne pour les assureurs « traditionnels » non liés à un groupe bancaire.
Selon le régulateur bancaire, cet écart de rémunération est, aussi, une conséquence de l’importance des frais de gestion annuels ponctionnés par les banques, « les plus élevés » du marché. Or les bancassureurs concentrent 61% de l’épargne investie en assurance vie. La force du réseau de distribution, même si les contrats sont moins rentables.
2 – Les clients « patrimoniaux » favorisés au détriment du grand public
La rémunération 2018 des contrats grand public stagne à 1,56% quand les rendements des contrats patrimoniaux (1,82%) et gestion privée (1,87%) restent bien mieux rémunérés. L’expression consacrée à cette pratique favorisant les clients haut de gamme : « Déshabiller Pierre pour habiller Paul. » Les assureurs sont effet tenu de reverser la majeure partie (85%) des bénéfices financiers de leur fonds en euros à leurs clients, mais la loi leur laisse toute latitude quant à la répartition des gains. Ce qui explique qu’une banque peut livrer un rendement de 1,25% à ses clients « standard » et 1,90% aux clients de sa banque privée.
3 – Les jeunes plutôt que les « vieux » contrats
Dernière inégalité concernant la répartition de la rémunération sur les fonds en euros : les épargnants sont plus ou moins bien lotis selon la date à laquelle ils ont souscrit leur contrat. Ainsi les fonds en euros des contrats les plus récents (ouverts depuis 2010) sont rémunérés en moyenne à 1,91% selon l’ACPR, contre 1,73% pour ceux ouverts lors de la décennie précédente. Objectif des assureurs : mettre en avant la bonne rémunération du contrat actuellement en « tête de gondole ». En revanche, les contrats les plus anciens (ouverture avant 1980) sont les mieux rémunérés (2,29% en 2018) grâce à aux engagements contractuels des assureurs (des taux garantis élevés notamment) qui les contraignent à livrer de meilleures rémunérations.
4 – La gestion pilotée « active » doublée par la gestion « passive »
Les banques et assureurs traditionnels poussent de plus en plus leurs clients vers la gestion sous mandat. L’objectif premier : les inciter à investir sur l’autre grande famille de supports de l’assurance vie, les unités de compte (UC), plus risquée, potentiellement plus rentable pour l’épargnant, et plus facile à gérer pour l’assureur en matière de solvabilité. Or la gestion sous mandat, ou gestion pilotée, permet aux épargnants de déléguer leurs arbitrages en UC à des experts. Plus rassurant… mais parfois moins rentable ! Les assureurs vie affichent des performances « globalement décevantes » : sur 5 ans (2014-2018), les gestions profilées « prudente » et « modérée » affichent un rendement annualisé inférieur à celui du fonds en euros : respectivement 1,22% par an, 1,59% et 1,96% selon les calculs du cabinet. Loin derrière une gestion orientée à 100% sur les actions françaises (6,12% par an) ou un investissement immobilier en SCPI (4,67%).
5 - Un placement de moins en moins « populaire » ?
Plus de la moitié de l’épargne en gestion appartient désormais à des clients « patrimoniaux » ou en gestion privée. La dérive est constante depuis que le secteur ne peut plus, ou ne veut plus, vendre de fonds en euros », le support le plus accessible de l’assurance vie.
Que pouvez-vous en tirer comme conclusion ?
1 - Tout d'abord que les contrats vendus par les réseaux bancaires sont de loin les moins performants et les plus chargés en frais ;
2 - La gestion sous mandat enrichit la société de gestion, pas vous !
Vu la faiblesse des taux d'intérêt et la baisse constante qui en résulte pour le fonds en €uros, il est temps de voir ce que propose la concurrence.
Consultez sans attendre votre conseiller AVENIR & SERENITE PATRIMOINE !
(1) Autorité de contrôle prudentiel et de résolution