Contrairement aux idées reçues, tous les logements classés G - la pire lettre du diagnostic de performance énergétique - ne seront pas interdits à la location dès janvier 2023. En réalité, pour savoir si un bien pourra être loué l'an prochain, il faut scruter son DPE de plus près.
L'indécence énergétique se déclenche à 450 kWh/m2 par an
Actuellement, en regardant l'étiquette DPE d'un logement, il peut être indiqué qu'il consomme plus de 450 kWh/m2/an. Mais attention, car sur la 1ère page de l'étiquette, seul le volume d'énergie primaire utilisé pour le bien est mentionné. Certes, la consommation d'énergie finale (celle qui compte pour savoir si le seuil de 450 kWh/m²/an est dépassé) figure sur le DPE, mais elle se trouve sur les autres pages du diagnostic. En outre, elle est définie en valeur annuelle, ce qui complique la lecture.
Différence entre l'énergie primaire et l'énergie finale
L'énergie finale est celle qui est livrée chez les consommateurs, sous forme de gaz, fioul, bois ou électricité.L'énergie primaire correspond à la matière exploitable et transformable directement après son extraction.
Aussi, pour faciliter l'information du public, la quantité totale d'énergie finale rapportée au mètre carré de surface habitable sera également mentionnée sur la première page des DPE réalisés à compter du 1er janvier 2023. Cela permettra aux propriétaires de savoir en un coup d'œil s'ils peuvent conclure ou pas un nouveau bail d'habitation pour un logement classé G.
Si le bien présente une consommation en énergie finale inférieure à 450 kWh/m²/an, il pourra alors le louer jusqu'en 2025, soit pendant 2 ans de plus.
En divisant ces valeurs par la surface habitable, on obtient 819 kwh/m2/an en énergie primaire (c'est le DPE) et
356 kwh/m2/an en énergie finale, donc en dessous de 450 et parfaitement louable
Prenons à titre d'exemple cet appartement de 29,42 m² avec un DPE apparent à 819. En page 3, on retrouve en page 3, le montant d'énergie primaire (24 119 kWh) et le montant d'énergie finale (10 487 kWh é.f.)
Quand on divise ces valeurs par la surface habitable :
24 119 kWh / 29,42m2 = 819 kwh/m2/an en énergie primaire (c'est le DPE)
10 487 kWh / 29,42m2 = 356 kwh/m2/an en énergie finale, donc en dessous de 450 donc parfaitement louable.
Calcul pour savoir si le seuil de 450 kwh/m²/an est atteint
En pratique, il faut se reporter à la page n°3 du DPE pour retrouver le montant d'énergie primaire. Une fois le bon chiffre trouvé, il faut le diviser par la surface habitable du logement (pas la surface Carrez, qui ne tient compte que des espaces dont la hauteur sous plafond est supérieure à 1,80 mètre).
Une interdiction de tous les logements en classe G en 2025
Même si les propriétaires de logements G avec un DPE en dessous du seuil de performance minimal pourront conclure de nouveaux baux d'habitation en 2023, et ce pendant 2 ans, ce délai doit les inviter à faire des travaux pour rénover leurs «passoires énergétiques ».
Dès 2025, les choses seront très simples : tous les logements qui présenteront un DPE de classe G seront déclarés indécents - et donc interdits à la location.
Les biens notés « F » (« très peu performants ») suivront le 1er janvier 2028, puis les « E » (« peu performants ») en 2034.
Après cette date, seuls les logements présentant une étiquette comprise entre A et D pourront être loués.