Les arnaques financières auraient fait perdre au moins 1 milliard d’euros aux épargnants depuis deux ans
Selon un communiqué commun du Parquet du Tribunal de Grande Instance de Paris, de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), on assiste à une véritable « industrialisation des escroqueries financières » qui entraînent des pertes considérables pour les épargnants. Au cours des deux dernières années : du 1er juillet 2017 au 30 juin 2019, elles sont évaluées à au moins 1 milliard d’euros.
Ces arnaques concerneraient les livrets d’épargne, et de nouveaux placements qui font le « buzz » actuellement : diamants, crypto-actifs (bitcoin), forêts, mais aussi le vin ou les cheptels… Ces placements abusifs qui mettent en avant une promesse de rendement financier alléchant devraient faire l’objet d’un enregistrement auprès de l’AMF (qui est obligatoire avant toute communication promotionnelle ou tout démarchage), ce que l’on peut vérifier en allant sur le site de l’AMF. Dans le doute, il faut passer son chemin, insiste les autorités. Et s’interroger sur le caractère plausible d’offres financières (rendement élevé sans risque…) qui s’écartent nettement de ce qui est proposé aujourd’hui par les banques, les sociétés de gestion et les courtiers d’assurances.
Ces arnaques fleurissent grâce à Internet, sur des « sites particulièrement bien documentés et présentant une apparence de sérieux », avertit le communiqué. « Les épargnants sont démarchés par des messages ou publicités ciblées reçues par divers canaux ». Les escrocs interviennent à distance en ligne (internet, messagerie) et on ne les rencontre pas physiquement. Puis les contacts se font par téléphone : un faux conseiller appelle depuis un numéro français (ou apparemment) et il rassure sa future victime avec un mélange d’informations exactes et de discours manipulateurs. Le but étant de mettre en confiance l’épargnant pour obtenir un premier versement qui lui fera croire à la bonne qualité de son placement… Au lieu d’empocher ses gains, l’investisseur est encouragé à remettre beaucoup plus au pot. Et c’est alors qu’il ne peut plus récupérer son argent (qui a été versé sur des comptes bancaires étrangers).
Les retraités sont les plus touchés par ces arnaques (48,2% des montants investis). Géographiquement, c’est la région PACA qui concentre le plus de victimes (17,3% des montants investis).
Les autorités rappellent qu’elles ont obtenu le blocage de l’accès à 50 sites illégaux d’investissement depuis 2018 et qu’il est interdit de faire de la publicité par voie électronique pour des produits considérés comme spéculatifs et risqués.
Communiqué Parquet du TGI de Paris, AMF, ACPR du 17 septembre 2019