Le relevé annuel, c'est pour bon nombre de salariés le document qui leur permet de se rappeler qu'ils possèdent un plan d'épargne salariale ! Voici ce qu'il faut regarder, pour éviter que cette épargne ne tombe totalement aux oubliettes.
Vous possédez un Plan d'épargne entreprise (PEE) ou un Plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco) ? Pour nombre d'épargnants salariés, « LE » moment du bilan, c'est quand vous recevez le relevé de compte. Cette information annuelle est obligatoire. Que doit-on y retrouver ? La valorisation du compte au 31 décembre, la nature et le nombre de parts détenues par l’épargnant dans chaque fonds, les échéances de disponibilité, l'existence éventuelle d'un autre plan, ainsi que les frais de tenue de compte s’ils sont prélevés sur les avoirs lorsque le salarié quitte l’entreprise. Pour le reste, tout dépend du teneur de compte.
Natixis Interépargne, Amundi (groupe Crédit Agricole), CM-CIC ES, la Société Générale, BNP Paribas E&RE et Epsens se partagent l'essentiel du marché de la tenue de comptes en épargne salariale selon les statistiques 2018 de l’association française de la gestion financière (AFG). Chacun de ces acteurs choisit de mettre plus ou moins de détails. Zoom sur les informations importantes.
Quand et quoi ?
A cette date, « normalement, tous les relevés annuels ont été envoyés », estime Oliver de Fontenay, associé-fondateur d’Eres, groupe spécialisé dans la retraite et l’épargne salariale, exerçant à la fois dans le conseil et en tant que société de gestion. Envoyée en janvier, février voire éventuellement début mars, l’information annuelle parvient soit par courrier, soit par email. « Dans le cas d’une dématérialisation demandée, il est disponible à tout moment dans l’espace personnel de l’épargnant », précise Natixis Interépargne.
Environ un tiers des relevés sont dématérialisés, selon Olivier de Fontenay. Les documents sont dans la plupart des cas appelés « relevé de compte épargne salariale » ou « relevé annuel ». Y figurent en évidence le nom de l’épargnant et celui de l’entreprise. Le teneur de compte précise aussi les dispositifs concernés : PEE, Perco, etc.
Le montant de l’épargne
La principale information est évidemment le montant global de l’épargne salariale. Elle est généralement exprimée brute, certains teneurs de compte livrant parfois en parallèle le montant net de prélèvements sociaux.
La disponibilité
Une fois placé sur un PEE, l’intéressement ou la participation sont bloqués pendant 5 ans, sauf cas autorisés de déblocage anticipé (mariage, naissance dans le foyer, divorce, décès, surendettement, etc.). Le relevé annuel précise la disponibilité des avoirs, de façon plus ou moins détaillée, certains livrant par exemple un échéancier des dates de disponibilité des sommes présentes sur le ou les plans.
Pour un Perco, l’épargne n’est disponible qu’au moment du départ en retraite du salarié, sauf cas de déblocage autorisé.
L’évolution annuelle
Les teneurs de compte détaillent dans le relevé de compte les opérations réalisées dans l’année : les versements volontaires, la participation, l’intéressement ou l’abondement, et les éventuels dividendes. L’évolution de l’épargne apparaît selon les cas en pourcentage ou en euros. L’historique remonte parfois sur plusieurs années. Concernant les performances des sommes investies, elles peuvent soit être exprimées de façon globale, soit de façon détaillée, pour chaque fonds.
Combien sur quels fonds ?
« La différence entre les différents teneurs de compte se fait surtout au niveau de l’information sur les fonds », indique Olivier de Fontenay. Dans tous les cas, pour chaque fonds, le nombre de parts et leur valeur sont indiqués. « Certains présentent les plus ou moins values », ajoute Olivier de Fontenay. « Le meilleur niveau de détail étant le relevé annuel indiquant la plus-value brute de chaque fonds et son équivalence en net en cas de rachat. »
« Si toute l'épargne est investie en monétaire et que l’on n’a pas besoin d’argent à court terme, une décision rationnelle serait de changer son allocation »
Un niveau d’information suffisant pour revoir l’organisation de son portefeuille ? « Si l’on constate que toute l’épargne est investie en fonds monétaires [investis sur des produits dits ''à court terme'', présentant peu de risque mais avec des rendements actuels nuls voire négatifs, NDLR] et que l’on n’a pas besoin d’argent à court terme, une décision rationnelle serait de changer son allocation. » L’associé-fondateur d’Eres convient toutefois que les salariés ne jurent généralement que par la prudence : « Ils s’orientent donc facilement vers du monétaire. »
Le relevé présente dans certains cas la liste de fonds ouverts aux versements, en livrant niveau de risque, performances récentes et nature des actifs. Olivier de Fontenay aimerait pour sa part que les teneurs de compte rajoutent « la fréquence des gains, avec l’historique, pour chaque fonds ». Il milite aussi pour l’ajout, dans ce document, d’une simulation de la restitution de l’épargne à l’âge de la retraite, « ce que font les assureurs dans leur relevé [pour les produits d’épargne retraite, NDLR] ». Il convient toutefois qu’un surplus d’informations pourrait être néfaste : « Plus il y a de chiffres, plus on prend le risque d’embrouiller l’épargnant. »
Les frais
« Certains donnent des informations sur les frais applicables aux salariés. Ce n’est pas toujours le cas ! », insiste Olivier de Fontenay. Un fascicule des conditions tarifaires figure parfois en annexe du relevé. Les gestionnaires interrogés sur le sujet soulignent que les frais de gestion sont indiqués dans le document d’information clé pour l’investisseur (DICI) de chaque fonds. Un document accessible sur le site, en libre-service, et distribué au préalable au salarié au moment de la répartition des sommes reçues via l'intéressement ou la participation.
D’autres plans d’épargne salariale ?
En cas de changement récent d’entreprise, un salarié peut disposer de plans d’épargne salariale auprès de plusieurs teneurs de compte. Or, Olivier de Fontenay conseille aux salariés de demander un regroupement de tous ses plans, ne serait-ce que pour éviter que l’ancien dispositif sombre dans l’oubli. « Le teneur de compte doit informer le salarié s’il a un ou plusieurs autres comptes chez d’autre teneurs de compte dans l’état récapitulatif envoyé aux salariés qui quittent l’entreprise », affirme l’associé-fondateur d’Eres, avant de préciser : « Ce document n’est dans les faits pas envoyé au moment du départ de l’entreprise. C’est le relevé de compte annuel qui fait office d’état récapitulatif. Par conséquent, le relevé inclut cette information mais ce n’est donc pas une obligation du relevé annuel à proprement parler. »
Plus de détails sur le web
Un salarié prévoit de quitter son entreprise et veut faire le point sur son épargne salariale ? Ou il envisage un déblocage ? « Il faut se rendre sur l’espace en ligne » et ne pas se contenter du relevé annuel, conseille Olivier de Fontenay. « En ligne, vous avez l’historique, la disponibilité des sommes pour chaque fonds, etc. » D'autant que les gestionnaires affirment avoir fortement amélioré l'information fournie aux épargnants salariés sur leur site ces dernières années : « L’entreprise a ainsi créé un nouveau service de conseil personnalisé 100% digital pour les épargnants, et leur offre un diagnostic de leur allocation d’épargne », insiste par exemple Natixis Interépargne. « En fonction de leur profil, il les conseille pour optimiser leurs investissements. » Pour éviter de laisser son épargne salariale vivoter pendant plusieurs années, sans tenter d'optimiser sa gestion.
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