La retraite des femmes

Contrer l’inégalité entre hommes et femmes en matière de patrimoine et de retraite

Au vu de la précarité croissante du système de prévoyance, la situation financière des retraités semble plus incertaine que jamais. Il est donc d’autant plus important de se préoccuper tôt et activement de sa prévoyance vieillesse. Quelques conseils avisés et certains bons tuyaux permettent d’accroître les chances de toucher un revenu convenable à la retraite.

Ces conseils pratiques sont particulièrement pertinents pour les femmes, car elles sont encore et toujours confrontées à des défis financiers plus importants que la moyenne. La vie est ponctuée d’innombrables décisions et événements. Or, on a tendance à ne considérer que leurs conséquences à court terme. Beaucoup de ces décisions prises dans la vie professionnelle et privée ont des répercussions à long terme, parfois lourdes, principalement sur la prévoyance vieillesse.

En moyenne, les femmes à l’âge de la retraite ont moins de fortune et des rentes moins cossues. Cela s’explique par le fait qu’elles ont des revenus généralement plus faibles, travaillent plus souvent à temps partiel et ont une espérance de vie supérieure. Conséquence: une retraite plus longue à financer.

Passer à temps partiel, aider son conjoint sans être rémunérée ou encore prendre un congé parental, même si la société évolue, ces choix restent encore majoritairement féminins.

Il ne faut jamais oublier que la retraite est le reflet de votre carrière et que lorsque vous prenez une décision vous devez penser à l’impact qu’elle pourra avoir sur votre future pension. Problème, à moins d’être un expert, il est difficile de bien maîtriser toutes les règles de la retraite.

Nous restons bien entendu à votre disposition pour répondre à vos questions. En attendant, nous attirons votre attention sur les cinq éléments suivants :

Réfléchir à l’impact du temps partiel

A la naissance d’un enfant, les parents peuvent décider de réduire leur activité en passant à temps partiel. Dans de nombreux cas, c’est la femme qui fait ce choix. Au moment de se décider, ce que l’on regarde le plus c’est la baisse de revenu générée par l’activité partielle. Mais ce n’est pas le seul élément à prendre en compte. Car qui dit baisse de revenus dit baisse du futur niveau de la pension. Une chute qui sera d’autant plus importante que la durée passée à temps partiel sera longue. Cette diminution peut se calculer. Et pourquoi pas imaginer ouvrir un plan épargne retraite qui sera abondé par le conjoint pour pallier le manque de ressources de sa femme pendant la retraite ?

Anticiper la perte de revenu si vous prenez un congé parental

Ouvert aux femmes comme aux hommes, le congé parental d’éducation permet d’arrêter de travailler (congé à temps plein) ou de passer à temps partiel (congé à temps partiel) pour s’occuper d’un enfant de moins de 3 ans. Il n’est pas rémunéré, sauf s’il s’agit d’un congé à temps partiel, mais celui des parents qui interrompt son activité - ou les deux s’ils prennent tous les deux un congé parental - peut percevoir une indemnité versée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) : la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE), sous réserve qu’il justifie de 2 ans d’activité professionnelle minimum.

Dès lors que vous percevez cette allocation, et que vos ressources ou celles de votre ménage ne dépassent pas certains seuils, vous allez être affilié à l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). Les seuils de revenus ouvrant droit au bénéfice de l’AVPF varient selon que vous avez pris un congé à temps plein ou à temps partiel. Ils dépendent aussi du nombre d’enfants à votre charge et de votre situation familiale, selon que vous êtes en couple ou parent isolé.

Quoi qu’il en soit, l’affiliation est automatique. Vous n’avez aucune démarche à accomplir. La CAF se charge de tout, y compris de verser des cotisations pour votre compte ! Ces cotisations vous permettent de continuer à valider des trimestres pour votre retraite, comme si vous continuiez à travailler, sur la base d’un salaire fictif correspondant au Smic. Soit 1.715,55 euros par mois en 2021 pour un congé parental à temps plein. Les trimestres validés au titre de l’AVPF seront pris en compte à la fois pour calculer votre durée d’assurance et votre salaire annuel moyen (la moyenne de vos “25 meilleures années”). L’impact pour votre retraite de base est limité par le fait que, pour le calcul de votre pension, les 25 meilleures années sont prises en compte, ce qui permet d’effacer cette période.

Si le niveau de vos ressources ne vous permet pas de prétendre à l’AVPF, vous n’aurez aucun trimestre, ni salaire reporté sur votre compte retraite pendant cette période. Mais vous pouvez prétendre à une majoration de votre durée d’assurance égale à la durée effective du congé parental : 3 ans maximum par enfant, voire 4 ans en cas de maladie ou de handicap grave de l’enfant. Mais pour un même enfant, cette majoration n’est pas cumulable avec les majorations accordées au titre de la maternité et de l’éducation des enfants (8 trimestres maximum par enfants) : c’est la solution la plus avantageuse pour vous qui est retenue.

Pour votre retraite complémentaire Agirc-Arrco, vous n’allez en principe acquérir aucun point de retraite si vous avez opté pour un congé parental à temps plein, ou un nombre de points moins élevé que d’habitude si vous êtes en congé parental à temps partiel.

Comme vous ne cotisez pas, vous n’obtenez pas de points de retraite Agirc-Arrco, retraite complémentaire des salariés du privé. Ainsi trois ans de congé parental, ce sont trois ans de points Agirc-Arrco qui s’envolent. Là encore la solution peut être de souscrire un PER pour anticiper la perte de revenu au moment de la retraite.

Mais dans certaines entreprises, un accord peut prévoir le contraire et que vous allez continuer à acquérir des points comme si vous aviez continué à travailler normalement … moyennant le versement de cotisations !

Analyser sa situation au moment du partage des trimestres pour l’éducation des enfants

On ne le sait peut-être pas toujours, mais il est possible de se partager 4 trimestres accordés “gratuitement” au titre de l’éducation des enfants. Il faut toutefois le faire dans les 6 mois qui suivent le 4e anniversaire de l’enfant. Si ce n’est pas le cas, ces trimestres sont automatiquement attribués à la mère. Si jamais vous envisagez d’attribuer ces trimestres au père, mieux vaut d’abord réfléchir à votre situation. Si c’est votre 3e enfant, vous avez donc déjà 16 trimestres supplémentaires, les 4 de plus n’auront peut-être pas d'utilité pour obtenir le taux plein. Il peut être intéressant de les donner au père. Mais si c’est votre premier enfant et que vous comptez arrêter de travailler, mieux vaut conserver ces trimestres. Cela se réfléchit.

Toujours se déclarer si vous travaillez avec votre conjoint

Même si la situation est moins courante qu’il y a quelques dizaines d’années, certaines femmes continuent à collaborer avec leur conjoint sans percevoir de revenus. C’est par exemple la femme d’un artisan qui s’occupe de sa comptabilité. Elle ne perçoit pas de revenu et donc ne cotise pas pour la retraite. Pour éviter cette situation, il existe le statut de conjoint collaborateur. Malheureusement il n'est pas très utilisé car un peu complexe. L’important reste d’être déclarée et de cotiser pour sa retraite, dans le cadre d’un statut de conjoint ou de salariée. C’est une négociation de couple.

Se marier… ou pas

On l’oublie parfois, mais seuls les couples mariés peuvent percevoir une pension de réversion, partie de la retraite du conjoint décédé versée au veuf ou à la veuve. D’après des chiffres de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation, et des statistiques (Drees), fin 2017, 4,4 millions de personnes touchent une pension de réversion, dont 9 sur 10 sont des femmes. Attention, car d’un régime à l’autre les règles diffèrent et les conséquences de vos choix peuvent avoir des impacts variés sur votre retraite. Par exemple, si vous vous mariez avec un conjoint, qui a été précédemment marié, s’il décède avant vous, le montant de la pension de réversion sera calculé au prorata de votre nombre d’années de mariage. Donc si l’on pousse le raisonnement, il serait même conseillé de se marier le plus tôt possible. Mais ce raisonnement purement financier n’est pas forcément tenable. Car c’était sans compter sur une autre règle de la réversion concernant le remariage. Si vous divorcez de votre premier conjoint et que vous vous remariez, si ce dernier décède, dans certains régimes de réversion, vous ne percevrez rien. Bref, il est quand même conseillé de connaître toutes les règles pour prendre une décision

Les femmes placent leurs avoirs de prévoyance privée plus tard et plus prudemment que les hommes. Elles auraient dès lors d’autant plus intérêt à tenir compte d’informations et de conseils pour améliorer leurs revenus à la retraite.

Le taux d’occupation, l’environnement de travail, les habitudes d’investissement, la situation familiale et l’espérance de vie sont autant de facteurs qui doivent être pris en compte.

N'attendez pas pour prendre votre patrimoine et votre future retraite en main, contactez immédiatement votre conseiller AVENIR & SERENITE PATRIMOINE, au 09 81 48 61 15 ou par mail.