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La clause bénéficiaire
La rédaction de la clause bénéficiaire exige un soin particulier.
Parmi ses nombreux avantages, l’assurance vie possède de gros atouts sur le plan successoral. A son décès, le capital en compte peut être transmis aux personnes de son choix (héritiers ou non), qui pourront recevoir chacun jusqu’à 152.500 euros, sans aucun impôt à payer. Mieux, les sommes étant perçues hors succession, les héritiers qui s’estiment floués n’auront aucun recours, sauf si le contrat a été "exagérément" alimenté par le souscripteur.
Veillez toutefois à rédiger soigneusement la "clause bénéficiaire" du contrat :
Clause standard : il faudra souvent l'adapter à vos souhaits et à votre situation familiale
Certes, les contrats disposent tous d’une clause standard qui, par défaut, désigne "votre conjoint, à défaut vos enfants, à défaut vos héritiers" comme bénéficiaires. Mais cette clause devra souvent être adaptée à votre situation personnelle. Ainsi, si vous n’êtes pas marié, il faudra désigner votre partenaire de Pacs ou votre concubin à la place du "conjoint". Sinon, ce sont vos enfants qui toucheront le capital et, si vous n’en avez pas, vos autres héritiers, c’est-à-dire vos parents, frères et sœurs.
Vous pouvez aussi vouloir gratifier d’autres personnes, telles qu’un cousin ou un ami. Nommez-les alors avec précision (nom, prénoms, adresse et date de naissance) afin d’écarter tout risque de confusion entre deux bénéficiaires ayant le même prénom, ce qui pourrait conduire un juge à invalider la clause. Dans tous les cas, ne désignez jamais une seule personne, comme "votre conjoint". Veillez au contraire à toujours ajouter au moins un autre bénéficiaire de second rang ou, au minimum, laissez la mention "à défaut, mes héritiers". Cela évitera, en cas de décès du premier bénéficiaire, que les capitaux soient réintégrés dans la succession, donc soumis au paiement de droits.
Répartition du capital : vous pouvez prévoir un partage inégal des fonds entre vos bénéficiaires
Vous voulez que plusieurs personnes se partagent l’épargne ? Désignez plusieurs bénéficiaires de même rang, par exemple "votre conjoint et vos enfants". Sans autre indication, l’assureur répartira l’épargne à égalité entre tous. Mais on peut prévoir un partage inégal, du style : "70% du capital à mon conjoint et 30% à mes enfants."
Notre conseil : dans ce cas, afin de ne pas créer de sentiment de jalousie entre ses différents héritiers, il est parfois préférable de rester discret et de souscrire autant de contrats qu’il y a de bénéficiaires.
Conjoint et enfants : oublis et imprécisions de rédaction peuvent avoir de graves conséquences
En cas de modification de la clause, mieux vaut ne pas désigner votre conjoint par son état civil (nom, prénoms, date de naissance), mais plutôt par sa qualité de "conjoint", comme indiqué dans la clause standard. Attention : à défaut, en cas de divorce, si vous ne pensez pas à modifier la clause, c’est votre ex, nommément désigné sur le contrat, qui touchera votre argent ! Pour vos enfants bénéficiaires, il peut être utile de préciser qu’il s’agit de ceux "nés ou à naître, vivants ou représentés". Ainsi, tous les enfants existant au jour de votre disparition seront concernés (et non pas seulement ceux existant au jour de la rédaction de la clause) et, si l’un d’eux est déjà décédé, ce sont ses propres enfants, s’il en a, qui, par "représentation", percevront sa part.
Bénéficiaires interdits : votre médecin ou votre infirmière n'ont pas le droit d'être gratifiés
Tout le monde ne peut pas figurer dans une clause bénéficiaire. Pour éviter les abus de confiance, certaines personnes, de par leur profession, sont exclues du dispositif (une clause bénéficiaire rédigée en leur faveur sera frappée de nullité), comme les médecins traitants, les infirmières, auxiliaires médicaux et autres qui s’occupent d’un patient en fin de vie, le personnel des maisons de retraite ou les membres des institutions religieuses.