Acheter des bois et forêts ne rapporte pas beaucoup mais ce placement a une fiscalité très avantageuse. Quelles sont les aides de l’Etat ? Quel régime fiscal ?
Investir dans les bois et forêts
On n’investit pas dans une forêt pour s’y balader en famille ou y cueillir des champignons ! C’est la fiscalité dorée du placement qui attire les épargnants. A l’origine, il y a la volonté de l’Etat de favoriser le développement des bois français, à grands coups de réductions d’impôts. En contrepartie, vous vous engagez à entretenir la parcelle acquise. Le rendement n’excède pas 2,5% l’an, mais ce n’est pas l’objectif visé. Le seul vrai inconvénient est la difficulté de trouver un vendeur, sachant que moins de 1% de nos bois et forêts changent de main chaque année.
Rapport qualité-prix : comptez entre 500 et 15 000 euros l’hectare
Les forêts se transmettant de génération en génération (via les notaires ou les agences foncières spécialisées), ce marché est difficile d’accès. D’autant que, pour toute cession d’une forêt de moins de 4 hectares, il faut prévenir ses voisins, qui ont un droit de rachat prioritaire. Une fois trouvé la perle rare, examinez son "peuplement" : de jeunes pins sans grande valeur ou de beaux chênes centenaires ? Ensuite, le terrain : pentu, donc peu exploitable, ou plat ? Quant au prix moyen de l’hectare (5 300 euros), il n’a pas de sens : il varie de 500 à 15 000 euros selon son potentiel de rentabilité.
Aides de l'état : 25% de crédit d’impôts pour l’acquéreur qui respecte le plan de gestion fixé
Vous bénéficiez d’un dispositif spécial, le «Defi forêt», réaménagé début 2023, et dont tout acheteur de parcelle boisée (ou de parcelle nue à boiser) d’au moins 4 hectares peut bénéficier, à condition de ne pas la revendre avant quinze ans et d’appliquer un plan de gestion des arbres agréé par le centre régional de la propriété forestière. Ce dispositif octroie un crédit d’impôts égal à 25% de la mise, plafonnée à 6 250 euros pour un célibataire ou à 12 500 euros pour un couple marié ou pacsé. Soit un gain fiscal maximal de 1 562 ou de 3 125 euros.
Revenus distribués : les ventes de bois et les droits de chasse ne rapportent pas grand chose
Les ventes de bois sont la principale source de revenus d’une forêt. Elles sont toutefois peu intéressantes, car elles ne peuvent être faites qu’à des intervalles très longs (entre 50 et 75 ans pour certains types de feuillus), et parce que vous devez payer ensuite le reboisement de votre poche.
Autres revenus envisageables : ceux tirés de la location de la forêt aux chasseurs de la région. Mais cette source de profit est encore moins rémunératrice, les petites parcelles étant souvent mises gratuitement à la disposition des associations locales, et les grandes, quand les chasseurs acceptent de payer, rapportent de 200 à 500 euros par an, selon la nature et la densité du gibier.
Heureusement, on peut aussi compter, à la revente, sur une plus-value (3% l’an depuis vingt ans, en moyenne), mais rien n’est garanti, certaines années enregistrant des pertes.
Fiscalité des bois et forêts : un traitement de faveur concernant l’IFI et les droits de successions à payer
Le crédit d’impôts de 25% n’est pas le seul bonus fiscal attaché au placement. S’agissant de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), seulement 25% de la valeur de la forêt sont à déclarer, soit une exonération de 75%. Même avantage en matière de succession (et de donation), à condition de vous engager pour trente ans à pratiquer une gestion «durable» du bien reçu. La fiscalité des groupements fonciers d’investissement (GFI), alternative plus accessible que l’achat en direct d’une forêt, est identique, avec, en prime, une durée de détention exigée réduite à huit ans.
Le groupement forestier, une solution clés en main
Acquérir des parts d’un groupement forestier d’investissement (GFI), la solution que nous vous proposons, est une bonne alternative à l’achat en direct. La rentabilité est un peu moindre (1,5 à 2% l’an), mais les avantages ne manquent pas, à commencer par un risque de perte réduit (le GFI est diversifié sur plusieurs massifs) et un ticket d’entrée qui débute à 1 200 euros.
En outre, à condition de garder les parts au moins huit ans, vous avez droit à une réduction d’impôts égale à 25% du versement, limité à 6 250 euros (12 500 euros pour un couple). Vous bénéficiez aussi d’une réduction d’IFI, de droits de succession et de donation égale à 75% de la mise.