Dans une semaine, les nouveaux plans d’épargne retraite (PER) font leur apparition. A qui s'adresse véritablement cette nouvelle enveloppe et pour quels besoins ?
Un des volets les plus importants de loi Pacte va se concrétiser le 1er octobre : le nouveau plan d’épargne retraite ou PER. Destiné à simplifier le paysage de l’épargne retraite en fusionnant Perp, Madelin (épargne retraite individuelle), Perco (épargne salariale) ou article 83 (épargne retraite catégorielle), il vise à développer l’épargne retraite, en permettant notamment une sortie en capital à tout moment.
Pour autant, sera-t-il intéressant à souscrire pour tous les Français ?
- D’emblée, comme pour le Perp, les foyers non imposables ou faiblement imposables n’ont aucun intérêt sur le plan fiscal à faire des versements volontaires. Pour eux, l’assurance vie reste une valeur sûre pour se constituer une épargne de précaution pour la retraite.
- Il n’est intéressant que pour les personnes fortement imposées au moment de la phase d’épargne - pour bénéficier de la réduction d’impôt à l’entrée sur les versements volontaires - et qui verront leur taux d’imposition chuter au moment de la retraite car la sortie en capital sera imposable à l’impôt sur le revenu (sans abattement de 10%) et les plus-values à la flat tax de 30%.
- Ponctuellement, il est intéressant d'en ouvrir un pour les épargnants déjà détenteurs d'un Perp ou d'un Madelin qui, pour cause d'année blanche, ne pourront bénéficier de la réduction fiscale en 2019. Ouvrir un PER avant fin décembre leur permettra d'utiliser cette réduction fiscale.
- Il n’est pas vraiment intéressant pour une optique d’épargne : prenons l’exemple d’un jeune de 30 ans qui verse de l’épargne sur son PER. A 40 ans, il a besoin d’apport pour l’achat de sa résidence principale (un des cas de déblocage anticipé). Il peut certes récupérer son capital (contrairement au Perp ou Madelin) mais celui-ci sera fortement imposé surtout s’il est dans une phase ascendante de revenu avec un taux d’imposition plus élevé. L'assurance vie, le « couteau suisse » de l'épargne, est là encore mieux adaptée.
- Ce n’est pas un outil de transmission non plus : car contrairement aux Perp, Madelin et assurance vie, c’est l’âge du décès qui va déterminer la fiscalité et non l’âge du versement comme dans l'assurance vie (152 000 € d’abattement par enfant avant 70 ans, 30 500 € sur les versements après 70 ans).