Indépendants, les assurances maintien de salaire sont inutiles contre le coronavirus
Vent de panique chez les indépendants. A cause du coronavirus, les commerçants, artisans et professions libérales anticipent une (très probable) baisse de leur activité.
Problème : les assurances prévoyance seront totalement inefficaces dans la majorité des cas. Ces contrats n’indemnisent en effet que les arrêts maladies, les hospitalisations ou les accidents. Mais en aucun cas des pertes de chiffre d’affaires lié à un confinement épidémique. L’assurance prévoyance de maintien de salaire ne servira à rien si vous n’êtes pas malade. En clair : pas de compensation de salaire... si l’on attrape pas soi-même le virus.
Des indépendants très peu couverts
Il n’existe en réalité que deux façons d’être indemnisé face à une perte d’activité liée à la crise du coronavirus. La première est radicale : mettre la clé sous la porte, et demander l’indemnisation chômage. La seconde, elle, est kafkaïenne : il faut avoir souscrit une assurance multirisque professionnelle qui couvre les pertes d’exploitation. Et encore : vous devez avoir coché les bonnes cases du contrat. L’assurance doit couvrir les pertes “sans dommage matériel”. L’épidémie ne casse en effet ni les ordinateurs, ni les locaux… .
Et cela ne suffit toujours pas ! Il faut aussi que les épidémies soient considérées comme des causes possibles de pertes “sans dommage”. C’est vrai dans seulement 40% des cas.
Vous l’aurez compris : les indépendants se trouvent assez démunis face aux pertes liées au coronavirus.
L'assurance prévoyance malgré tout utile
Les commerçants, artisans et professions libérales sont rattachés à différentes caisses d’assurance maladies. Chacune fixe ses propres règles d’indemnisation à ses cotisants. Mais souvent, elles sont très largement inférieures aux indemnisations des salariés. Et ne s’appliquent qu’à partir d’une certaine durée d’arrêt maladie.
Peu couverts par les caisses professionnelles, les indépendants se tournent donc massivement vers les assurances prévoyance privée. Selon la Fédération Française de l’Assurance, 1,7 million d’indépendants sur 3 millions en activité y avait souscrit fin 2018.
Celles-ci compensent en effet les risques liés aux arrêts maladies de ces professions. Elles ne sont donc pas inutiles… mais seront absolument inefficaces contre les pertes de clientèles liées au coronavirus.