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Fonds en €uros : la fin d'un modèle

agnes-hector Par Le 03/10/2019

Garantie du capital, disponibilité à tout moment, rendement ... le fonds en euros a habitué les français à un schéma d'épargne dont ils n'ont pas envie de sortir. Pourtant, le modèle est remis en question par les taux d'intérêt négatifs. Quelle stratégie les compagnies d'assurance vie vont-elles adopter à quelques mois de l'annonce des taux de rendement 2019 ?

Le modèle du fonds en euros est remis en question par les taux d'intérêt négatifs

Le taux d'emprunt de l'État français à 10 ans est passé en territoire négatif à -0,3%. Et, au regard de la récente décision de la BCE (Banque centrale européenne), la situation ne devrait pas s'améliorer avant longtemps. Cette situation pose un problème aux compagnies d'assurance vie qui gèrent les fonds en euros. Avec des taux à 10 ans devenus négatifs, il leur devient de plus en plus difficile de garantir à leurs clients le capital, la disponibilité à tout moment, le tout avec un taux de rendement moyen autour de 1,80% en 2018 (alors que l'OAT à 10 ans se situe en-dessous de 1% en moyenne annuelle depuis 4 ans).

Mais le sujet est sensible car le fonds en euros est très apprécié des épargnants français. Fin 2018, il représentait 80% des l'encours assurance vie, soit plus de 1 300 milliards d'euros et 72% de la collecte. Le fonds en euros, spécialité française qui n'existe nulle par ailleurs dans le monde, a habitué les français à un schéma d'épargne dont ils n'ont pas envie de sortir : il offre les avantages du livret A avec un taux de rendement en moyenne 2,5 fois plus élevé.

Traditionnellement, en début d'année, à l'occasion de l'annonce du rendement annuel de leurs fonds en euros, les compagnies d'assurance vie se livrent à une véritable guerre des taux pour attirer les clients. Mais cette année, les choses pourraient sensiblement changer. 

Cette année, les choses pourraient sensiblement changer

Début septembre, Bernard Delas, vice-président de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) avait mis en garde les assureurs vie : « Il faudra aussi renoncer aux produits en euros offrant à la fois la protection du capital et une liquidité permanente. Les assureurs devront imaginer de nouvelles offres et, étape par étape, habituer leurs clients à prendre une part de risque. »

Côté compagnies, c'est Generali qui s'est lancée la première, avec une interview de son PDG, Jean-Laurent Granier, dans Les Echos : « Le modèle de la sécurité absolue, de la liquidité permanente, de la garantie totale et à tout instant du capital, qui est finalement une réplication du modèle du Livret A, est à bout de souffle. Le monde du fonds euros roi est terminé ! ».

Après cette annonce, d'autres assureurs ont suivi : Allianz, Suravenir puis Crédit Agricole ont également annoncé des mesures.

Mais tous les acteurs du marché ne partagent pas cette vision et se veulent rassurants, à l'image de l'Afer et de Mutavie.

Les mesures prévues par les compagnies d'assurance vie

Generali

La priorité de Generali est de protéger l'épargne accumulée par les assurés sur les fonds en euros. La compagnie déclare vouloir renforcer ses réserves via la provision pour participation aux bénéfices. 

Son PDG annonce une baisse très significative du rendement de ses fonds en euros : « nous ne voulons pas donner l'illusion qu'il serait encore possible de servir un rendement à 1,50% pour un contrat en fonds euros alors que le taux sans risque est négatif », explique Jean-Laurent Granier dans Les Echos. En 2018, Generali avait servi un rendement de 1,75% sur son fonds en euros AGGV et 1,80% sur son fonds en euros Eurossima.

La compagnie fermera dès cette année deux de ses fonds euros (France 2 et Euro Innovalia).

Generali va également contraindre l'accès à ses fonds euros : les nouveaux versements devront comporter une part minimum de 60 % investie en unités de compte. 

Par ailleurs, la compagnie réfléchit à rétablir en 2020 des frais d'entrée sur les fonds euros.

Ensuite, il s'agira de faire la promotion auprès des clients de la diversification et l'euro-croissance (produit à mi-chemin entre les fonds euros et les unités de compte) où le capital n'est que partiellement garanti (80% à 90%) à un horizon donné.

Allianz

De son côté, Allianz va elle aussi contraindre l'accès à son fonds en euros pour les nouveaux versements : à partir du 1er octobre, les versements de plus de 1 million d'euros devront comporter une part minimum de 50% en unités de compte. Ce taux sera porté à 90% pour les versements de plus de 10 millions d'euros.

Allianz indique également réfléchir à des dispositifs comme le bonus de fidélité ou la participation aux bénéfices différée, mécanismes qui permettent de n'attribuer aux clients la performance des contrats qu'au bout de plusieurs années.

Suravenir

Dans le journal Capital, Suravenir annonce que des mesures seront prises pour limiter les nouveaux versements sur ses fonds en euros. "Nous allons durcir les contraintes d'investissement en unités de compte pour accéder à nos fonds en euros", a indiqué Bernard Le Bras, président du directoire de Suravenir, sans préciser la part minimum retenue. 

Suravenir a déjà mis en œuvre ce type de mécanisme sur son fonds en euros Suravenir Rendement : les versements supérieurs à 500 000 euros doivent comporter au minimum 50% d'unités de compte.  

Crédit Agricole

De son côté, le Crédit Agricole annonce, dans le journal Les Echos, une forte baisse du rendement de ses fonds en euros et prévient qu'il faut s'attendre à ce qu'ils rapportent « significativement » moins. 

En revanche, la compagnie ne compte pas contraindre l'accès à ses fonds en euros pour les nouveaux versements et déclare vouloir laisser « le choix aux clients ». Néanmoins, en juillet dernier, l'assureur a augmenté le montant des frais d'entrée.

Certains acteurs du marché se veulent moins alarmistes

« Pour nous, le contexte des taux négatifs est un contexte passager » explique Gérard Beckerman, président de l'Afer (Association française d'épargne et de retraite), à l'AFP. « L'Afer ne partage en aucune mesure les positions de Jean-Laurent Granier, elle renouvelle sa confiance dans les fonds euros » ajoute t'il. « Durant des années, les assureurs ont constitué des réserves substantielles quand ils le pouvaient, à quoi ça sert quand on ne consomme pas ce qu'on a mis de côté ? ».

Un avis que semble partager Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Good Value for Money : « il y aura une érosion progressive du taux de rendement des fonds en euros, mais il ne faut pas s'attendre à une catastrophe », explique t'il dans Capital. « Les assureurs vie gèrent très bien leurs fonds en euros classiques et disposent de bonnes réserves pour diversifier leurs investissements au sein de ces supports, poursuit-il. Ils ont encore la capacité d'absorber 10 années de taux d'intérêt bas. »

Même son de cloche chez Mutavie. Odile Ezerzer, sa directrice générale explique dans Capital : « nous nous préparons à cette situation de taux bas depuis plusieurs années. Nos réserves de participation aux bénéfices, de près d'un milliard d'euros d'encours, nous permettent d'avoir le temps de réagir. Il n'y a pas d'urgence à agir. Il n'est pas question de faire peur aux épargnants, mais de les accompagner progressivement vers d'autres supports que le fonds en euros » ajoute-t-elle. 
 

 

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